Des pots en terre cuite pour diminuer drastiquement les arrosages

De la nécéssité de consommer moins d'eau... et des moyens d'y parvenir!
Nous habitons en Ardèche, région plutôt sèche et chaude dont le climat est en partie méditerranéen. Autant vous dire que, avec le réchauffement climatique, le phénomène ne fait que s'amplifier. Nous avons à plusieurs reprise vécu des épisodes à 45°C cette année, et les pluies se font souvent attendre, ou sont insuffisantes, ou encore tombent en trombes d'eau érodant les sols.

Les hivers, eux, sont plus humides...

Pour faire face, gagner en résilience, garder des potagers productifs et aider la nature, la gestion de l'eau me semble donc primordiale.

Mon " plan d'action" se décline en trois parties :

stocker les eaux pluviales lorsqu'elles tombent pour pouvoir les utiliser au moment opportun ou permettre une infiltration en douceur dans la nappe phréatique.
C'est l'objectif de nos cuves de récuppération des eaux de pluie, qui nous permettent d'arroser lorsque nous en avons besoin avec l'eau récupérée plusieurs semaines plus tôt

Nous avons également un puits perdu, qui stocke l'eau avant de la relarguer doucement (tendrement) dans la terre après chaque grosse pluie

enfin, j'aimerais à terme rejeter une partie des eaux de voirie dans une mare ou un jardin de pluie... Mais c'est un projet à plus long terme!

adapter les plantations :
nous diversifions nos arbustes, arbres, vivaces et légumes afin de laisser les plus adaptés s'installer.

Inutile de planter chez nous des plantes gourmandes en eau! Nous nous orientons donc de plus en plus vers une palette végétale adaptée à la sécheresse.

Pour le potager, nous ne plantons pas d'hybrides, uniquement des variétés anciennenes produites près de chez nous par Jardin'Envie. De plus, d'une année sur l'autres, lorsque c'est possible, nous récoltons nos propres semences afin d'adapter progressivement les végétaux aux conditions locales (talus orienté plein sud avec une terre à vigne, nous ne partons pas avec les meilleurs atouts!)

Consommer moins d'eau
Cela passe, bien sûr, par l'usage de végétaux adaptés, comme nous venons de le voir... Mais la méthode d'arrosage est un autre levier d'action très important, surtout pour les cultures productrices, dont certaines peuvent difficilement survivre sans arrosage (surtout par 45°!)

J'ai donc mis en place cette année des succédanés d'oyas, ces pots en terre cuite enterrés dans le sol, remplis d'eau, et abreuvant à la demande les plantes situés autour. Je me suis appuyée pour cela sur l'excellent livre "Gardening with less water" de David A. Bainbridge. Si vous lisez l'anglais, vous y apprendrez beaucoup de techniques d'économie de l'eau, adaptables aussi bien par des particuliers que des professionnels.

Bricoler des "Oyas" à partir de simples pots de terre cuite
Je me suis fournie avec du matériel d'occasion, mais vous trouverez facilement ces pots dans n'importe quelle jardinerie. Bien sûr, il faut que la terre cuite soit "nue", en aucun cas peinte ou émaillée!

Avant d'acheter une grosse série, je vous conseille :

de faire un test de perméabilité : bouchez les trous d'évacuation, remplissez la poterie d'eau, et regardez si ou bout d'un jour ou deux l'extérieur du pot est bien humide.

d'observer la couleur des pots que vous achetez pour vérifier que tous les pots ont la même consistance. En effet, c'est la température de cuisson qui confère à la poterie ses propriétés de perméabilité. Il peut arriver que certaines poteries cuites à trop haute température soient un peu imperméables. Elles auront un aspect un peu différent des autres, avec souvent des nuances plus claires.

Achetez donc les pots, avec les soucoupes assorties, dont vous vous servirez de couvercle.

Vous pouvez prendre des pots standards de 20 à 25 cm pour le potager, et des pots beaucoup plus gros pour des arbustes (mais des arbustes ayant besoin d'arrosages suivis ont-ils leur place au jardin?)

Il faut en Terracota - oyas bouché par du joint ciment suite boucher les trous d'évacuation de l'eau. Nous avons pris le parti de les combler avec du joint ciment pour salle de bain, qui présente l'avantage de ne pas contenir de plastique ou autre résine et d'être peu coûteux.

Implantation des pots de terre cuite transformés en ollas
J'ai ensuite creusé des trous dans le sol, plus larges et plus profonds que mes pots. J'ai ameubli la terre, enlevé les cailloux, ajouté un peu de compost bien mûr (le compost retenant très efficacement l'eau, en adjoindre à sa terre est important). Les bords du trou doivent être irréguliers, quitte à les briser un peu avec une griffe. J'ai ensuite remis un peu de la terre ameublie dans le trou, puis posé le pot au milieu.

il faut que la terre vienne bien en contact avec le pot. L'eau sortant par capillarité, pas de contact, pas d'arrosage!

Terracota - oyas : niveau de la terre il faut également que le pot ne soit pas trop enterré. Je trouve que l'enterrer jusqu'à la bordure donne un bon repère. En effet, s'il est trop rempli, le pot risque de se remplir de terre ou de paillage lorsque vous le reremplirez. Cela nuit à sa perméabilité et ne fait pas très "propre"! (et j'ai testé pour vous

Vous pouvez ensuite implanter les jeunes plants autour du pot, ou semer. Un point très important est que les plantes doivent être proches de la bordure du pot pour que leurs racines trouvent l'eau facilement. Il faut les planter à entre 3 cm et 8 cm du bord du pot. Il est souhaitable de laisser l'un des côtés du pot libre pour pouvoir le reremplir facilement.

Il faut ensuite arroser les plantes et remplir le pot, puis remettre le couvercle (sans quoi, attention aux moustiques!)

Vous n'avez plus qu'à implanter le pot suivant. Oui, mais à quelle distance du premier? Là aussi, la réponse dépend de votre sol, et il vaut mieux tester avant de vous lancer. Pour cela, le plus simple est de regarder la surface humidifiée autour du premier pot, quelques jours après son implantation. En général, David Bainbridge indique que l'espacement entre les pots varie entre 60 et 90 centimètres, mais rien ne vaut l'expérience!

Par la suite, remplissez les pots lorsque le niveau d'eau est trop bas, sans attendre qu'ils soient secs... Chez moi, je remplis aussi les soucoupes (en les laissant s'assécher entre deux remplissages, toujours à cause des moustiques). Elles servent ainsi d'abreuvoir aux nombreux insectes et aux oiseaux

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Un peu hors saison mais comme ça on a tout l'hiver pour récupérer des pots en terre cuite.

J'avais mal compris.J'ai cru que c'était toi qui vivais en Ardèche et que tu avais abandonné ta Haute Saône natale

Oh non Frimousse, je n'ai pas abandonné la Haute Saône bien que l'Ardèche ne me déplairait pas. Ma région de naissance est l'Alsace et j'ai épousé la Haute-saône en même temps que le Haut Saônois :D

Nous avons ed grès bons amis qui vivent en Haute Saône, à Menoux exactement, à 15km de Vesoul